A 40 ans…le Néant ?
Tout commence lors une discussion avec une cliente. Elle me raconte une conversation qu’elle a eut avec ses collègues de bureau. En gros, les collègues soutiennent qu’à partir d’un certain âge, 40 ans donc, les femmes ne peuvent plus s’habiller comme elles veulent. Fini les jupes courtes, les décolletés ou les vêtements près du corps. A 40 ans, il faut rallonger les jupes, cacher la poitrine, rajouter du tissu, camoufler l’indésirable. Parce qu’à 40 ans, on n’est plus désirable, on n’est plus visible, on n’est plus une femme attractive et on est trop vieille.
Mais, on est quoi du coup ?
Ok…donc jusqu’à 39 ans, on est une femme et pouf, à 40 ans, on doit se transformer en sac à patate, l’invisibilité est de mise, on est reléguée à la catégorie « mère-de-famille-vieille-sans-intérêt-moisie-utile-pour-le-travail-mais-pas-pour-être-regardée ».
Wouah !!!
Je l’avoue, ça m’a fait mal. Très mal !
J’avais à l’époque 37 ans et sans mentir, je m’interrogeais sur ce fameux passage des 40 ans.
J’en avais tellement entendu parler, et plutôt en mal, à vrai dire. Des conversations ici et là, entrecoupées de mots vraiment flippants, comme varices, ménopause, baisse de libido, cheveux blancs, fatigue chronique, dépression, séparation, prise de poids, rides et j’en passe.
Alors là, pour le coup, j’étais moyennement rassurée. Imaginer qu’il me restait à peine de 3 ans, avant de disparaître dans le néant de la vieillesse me faisait froid dans le dos.
Et pis c’est quoi cette archaïque façon de penser ?
Comment cette femme de 43 ans, assise en face de moi, a pu se laisser convaincre par un truc pareil ?
Pace qu’il faut arrêter de se mentir, un regard admiratif n’a jamais fait de mal à personne et on préfère ça, à l’indifférence totale. Sans vouloir forcément être sous les feux de la rampe, on aime le compliment, le regard flatteur, le sourire charmant, le like 😉
Etre une femme ne devrait pas s’arrêter à un moment donné, à cause d’un âge, d’une apparence, d’un choix. Etre regardée par autrui, se regarder et s’aimer, se faire plaisir ne devrait pas avoir d’âge !
Aujourd’hui, j’ai 44 ans.
Eh oui !
Et vous voulez que je vous dise ? Je suis toujours vivante ! Je porte toujours ce que je veux ! Et je suis très heureuse, na !
Alors oui, il y a des choses qui sont différentes dans ma vie. Mais ABSOLUMENT RIEN de traumatisant, handicapant, incapacitant ou diminuant.
Je suis toujours une femme, féminine quand je veux, masculine si je préfère, dynamique ou flemmarde selon mes envies, directe ou timide quand ça me chante, douce ou autoritaire si j’ai décidé, provocante parce que je le veux, sage comme un ange par pure provocation ou carrément démoniaque parce que j’en ai le droit !
Et alors ?!
Qui cela intéresse ?
Qui cela dérange ?
Pour qui je vis ?
Pour qui je fais ce que je fais ?
Pour qui j’avance dans la vie ?
Pour moi et uniquement pour moi !
Non, non, et non, par pour un mari, des enfants ou une carrière.
Soyons réaliste. Soyons égoïste, un tout petit peu, un minimum.
Si demain nous venons à disparaître…que restera t-il de nos belles intentions envers nos mari, enfant ou carrière ? Rien.
Donc, on ne va pas attendre de disparaître pour être, vivre, ressentir, profiter, aimer, désirer, agir…C’est maintenant ou jamais. C’est après 40 ans ou jamais !
Bah oui, les enfants ont grandis et deviennent autonomes (d’autant qu’il serait temps qu’ils commencent à se débrouiller, hein, on ne va pas les materner jusqu’à leur majorité), les maris sont grands eux aussi, et depuis belle lurette, donc bien capable de se faire à manger tout seuls, et même de s’occuper un peu de la maison, si, si, je vous assure qu’ils y arrivent ;-), quand à la carrière, à priori elle est faite et elle peut bien se passer de nous de temps en temps.
Alors, mesdames, qu’allons-nous faire de notre jolie quarantaine ?
Car la vie ne fait que commencer, vous savez, celle qu’on découvre lorsque l’on se rend compte qu’on en a qu’une…La vie pour soi, celle qu’on a mérité car notre devoir est accompli.
Et de toute façon, à 40 ans, tout est meilleur !
Je vous le juuuure !
Ok, ok, vous voulez des preuves, je comprends, c’est légitime.
Alors voilà, accrochez-vous, la liste est longue…
A 40 ans, on sait ce qu’on veut.
Et surtout, ce qu’on ne veut plus !
Et ça, c’est tellement bon qu’une fois qu’on y a gouté, on ne peut plus s’en passer. On n’a plus besoin de réfléchir, de peser le pour et le contre, d’évaluer la situation. On sait, c’est tout.
A 40 ans, on ose.
Car le regard des autres ne nous importe plus. On n’a plus besoin de faire nos preuves, on a l’expérience, la pratique, le vécu, on a prit des coups aussi bien psychologiquement que physiquement, on a pleuré, on est tombée, on s’est relevée, seule, on a combattu et on a prouvé de quoi on est capable. Parce qu’une femme doit donner des preuves, encore aujourd’hui. En 2020. Ouais, je sais, c’est moche.
Alors, les regards des autres, on s’en bat les couilles, vraiment. Et si on déplait tant que ça du haut de nos 40 ans, tout à chacun est libre de regarder ailleurs ou de se voiler la face…
A 40 ans, on sait dire non. NON !
On sait écouter son cœur, son ressenti et on n’a plus peur de dire non lorsqu’on ne veut pas rendre service, lorsqu’on a la flemme, parce qu’on a prévu autre chose, parce qu’on ne veut plus SE remettre à plus tard, mais bien passer avant les autres. On ne se sent plus obligée pour je ne sais quelle raison obscure, on se laisse le choix et si les autres le prennent mal, bah…c’est leur problème en fait, pas le notre.
A 40 ans, on s’autorise tout.
Le piercing, le tatoo, changer de coupe de cheveux (genre radicalement, hein !), apprendre le Tango, porter des talons aiguilles, sortir sans maquillage, acheter un pantalon en cuir noir ultra sexy, laisser tomber la coloration pour cheveux, apprendre le Russe.
On tente le no bra (qui consiste à laisser notre jolie poitrine respirer sans soutien-gorge), on se trouve tout un tas d’activités extra-conjugalo-parentalo-professionnelle comme le Yoga, le Pilate, la poterie, on retape des vieux meubles, on s’improvise décoratrice d’intérieur pour transformer toute la baraque, au grand dam de Monsieur ; on essaie le tricot, la mycologie, la permaculture sur notre balcon (!) et la cuisine thaï.
On aime ça et on en redemande !
Alors on continue en se mettant au Miracle Morning pour réapprendre à se connaître, pour se fixer des objectifs, pour travailler sur soi, se remettre en question et s’améliorer. On avance, bénie d’une énergie intarissable (mais elle sort d’ou d’ailleurs ?!) et on n’arrête plus. Pourquoi ? Parce qu’on se sent vivante et que cela nous fait un bien fou.
A 40 ans, on explore des territoires inconnus.
Sexuellement, notamment…Eh oui, la routine nous flingue le moral, alors on essaye autre chose avant qu’il ne soit trop tard. A plusieurs, entre femmes, avec un inconnu, avec des accessoires, en public, jeux de rôle et mise en situation titillent notre curiosité, on plonge dans un monde souvent inédit pour la gentille petite femme que nous sommes, mais très grisant et épanouissant. Je vous choque ? Tant pis, même si vous choquer n’est pas l’intention première, je n’ai pas envie d’écrire ici ce que les gens veulent lire. Mais uniquement ce que j’ai entendu, vérifié voire expérimenté, car même si vous n’avez jamais pratiqué ce genre de sexe là, vous y avez certainement déjà pensé un jour ou l’autre, même brièvement. Peut-être même que vous avez été tentée…
Et dire qu’on n’aime pas avant d’avoir goûté, c’est impoli et c’est ce qu’on apprend aux enfants quand ils sont petits…
Géographiquement aussi.
On est à nouveau prête à voyager en terre inconnue, sac à dos, tente hamac sous le bras ; à vélo, en carriole, à dos de chameau, qu’importe, l’important étant l’ivresse d’une jeunesse retrouvée teintée de brin de liberté très, très bénéfique à notre âge.
Alors, oui, on repère tout de même les hôtels de la région parce qu’on sait que passer trois jours sans se laver et à dormir à la belle étoile, c’est beau mais pas certain qu’on gère un quatrième jour avec le sourire et la bonne humeur. On n’est pas folle, non plus ! Mais l’intention y est, on veut tout voir des contrées sauvages de notre merveilleux monde, on liste les pays qui nous avaient fait de l’œil étant jeune, on apprend quelques mots de norvégien, on étudie les spécialités culinaires écossaises, on se renseigne sur les mœurs islandaises et au passage, on repère une cabane isolée en pleine forêt, dans laquelle on se ferait bien une petite retraite de quelques jours, seule, avec bouquins, plaid et chocolat chaud !
Professionnellement souvent, aussi.
Si la profession exercée jusque là était alimentaire, le ras la patate arrive avec la quarantaine. On est devenue tellement invincible qu’on se sent également capable de changer de boulot, voire même de monter sa propre boite. L’épanouissement total sur tous les points. On a toutes un talent caché, une passion qui pourrait être exploitée, travailler dans le plaisir et s’éclater au quotidien, qui n’en a pas rêvé ?
A 40 ans, on ne se justifie plus.
On veut s’envoyer une grosse part de tarte à 16h avec un cappuccino dégoulinant de mousse alors qu’on a un bourrelet sur la hanche ? Eh bien, on l’a dévore notre tarte et avec une délectation toute féminine, ne vous en déplaise !
On veut passer la journée devant Netflix, à regarder des séries de Noël toutes pourries, ou mieux encore, celles à l’eau de rose (oui, je l’ai écris), en pyjama de surcroit, le cheveux en bataille et l’œil larmoyant, on plonge toute entière dans ce péché et on le savoure jusqu’à la dernière minute.
On s’achète la 247ème paires de chaussures trop, trop belle, indispensable à notre bien-être et à notre garde-robe, sans le moindre battement de cil.
Nos copines nous proposent un weekend entre nanas, notre sac est prêt avant même qu’on l’annonce à la petite famille. Qu’importe le frigo vide, le linge sale qui s’entasse, les maths à réviser, on fonce !
Pourquoi ? Parce qu’on ne doit plus rien à personne, parce qu’on n’a de compte à rendre à personne. Parce qu’on a doublement fait notre part pendant dix ans, vingt ans, en gérant travail, maison, enfants, petits tracas et gros bobos, maladies en tous genres, lessives, ménage, courses, repassage, rangement, repas, gouters, devoirs, sorties, diners, anniversaires, Noëls…Aaaaah stop !
On n’a pas à se justifier, ni de ce qu’on veut, ni de ce qu’on fait.
Donc, non, jamais, au grand jamais, on ne cesse d’être une femme à 40 ans ! Bien au contraire, et oui, on a le droit à la jupe courte, au décolleté (mais pas ensemble !), aux talons hauts, au Jean slim et aux cheveux longs. On a le droit de porter ce qu’on veut tant que le vêtement nous respecte, nous rend élégante ou naturelle, éblouissante, et n’entrave en rien la vie trépidante à laquelle nous aspirons 😉
A 40 ans, on est une femme belle, forte, accomplie, énergique, désirable, certainement un peu fofolle, passionnément aventurière, assurément guerrière, féminine, un brin féministe aussi, sensible, généreuse et fière !
Ce n’est pas une question de point de vue, d’opinion, de volonté, c’est un fait !
Ah ! Encore une dernière chose, oui, j’ai changé. J’ai du ventre, des vergetures, des varices, des cheveux blancs (ils sont même tous blanc, en fait !), quelques rides ici et là, je ne peux plus faire une nuit blanche sans avoir besoin de 3 jours pour m’en remettre, j’ai besoin de 8 heures de sommeil sinon je suis infernale, je suis ballonnée toute la nuit après avoir mangé une raclette, je n’aime pas qu’on me stresse le matin, j’aime boire une thé en fin d’après-midi, je ronfle la nuit après avoir bu deux verres de vin et les talons aiguilles me font mal aux pieds. Et de temps en temps, j’ai besoin de faire une sieste…
Oui, j’ai 44 ans, avec mon bagage, mes qualités et mes supers défauts, ma force et mes nombreuses faiblesses, mais je n’en suis pas moins une femme, une femme que j’aime, et je suis fière d’être une femme !
Pete
19 décembre 2022 20 h 02 minUn long baratin en forme de méthode coué
Lumineuses
20 décembre 2022 18 h 47 minUn long baratin en forme de méthode Coué… Voilà qui n’est pas très positif, ni gentil, ni utile, d’ailleurs.
Venant de Peter Parker, cela sonne faux. Comme il est facile de se cacher derrière un écran, derrière un nom.
Sachez Monsieur, qui si cela ne vous convient pas, vous n’avez qu’à passer votre chemin, bien, bien vite et aller voir bien loin si le monde est plus à votre goût, car il me semble que personne ne vous a demandé de vous arrêtez ici pour lire cet article.
Votre passage nous laisse qu’une seule impression, de la négativité. Que c’est dommage!
Je vous souhaite beaucoup de bonheur pour la suite.
Lumineusement,
Juliette